Ayant peu écrit dans sa première jeunesse, nourri d’études classiques, élevé au nid de la littérature française, M. […] Magnin n’est pas du tout ainsi : à vouloir conclure ce qu’il est intimement et par nature d’après ses écrits, il serait difficile de le deviner, sinon que c’est un homme d’esprit, de fine et excellente littérature. […] Cela s’est vu surtout lorsqu’il a eu à parler, en ces derniers temps, de certaines représentations dramatiques, et, en général, dans ce qu’il a écrit sur les œuvres de l’école poétique moderne depuis 1830. […] Sur chaque question, il se plaît à savoir, et il s’inquiète d’abord de trouver ce qui a été écrit. […] Il nous a semblé seulement, en relisant d’excellentes pages écrites, il y a quatorze ans, par M.
Quand je rencontre un livre écrit par un de ces hommes, quelle joie ! […] Anatole France écrivait les Noces corinthiennes. […] Sylvestre Bonnard ne pouvait donc pas écrire des romans d’aventure ni même des romans romanesques. […] Anatole France écrit ; « C’est dans ce jardin que j’appris, en jouant, à connaître quelques parcelles de ce vieil univers. […] Bonnard s’est marié, et il a écrit le Livre de mon ami.
« Il vivait, écrit-il, en philosophe, avec quelques amis et ses livres ; il avait l’humeur agréable, point d’ambition, pas même celle de montrer de l’esprit. » Ce dernier trait contredirait ce que Boileau en a écrit : « Qu’il ne lui manquerait rien si la nature l’avait fait aussi agréable qu’il a envie de l’être. » Il est vrai que Boileau dit de l’auteur ce que d’Olivet dit de l’homme. […] Il n’écrivit que fort tard. […] En publiant à la suite de cette traduction ce qu’il y ajoutait de son fonds, d’après des modèles pris dans sa nation, il faisait voir, par la comparaison, que notre littérature était mûre pour ce genre d’écrits. […] C’est cette ressemblance nécessaire des styles, dans la différence des sujets ou du génie particulier des grands écrivains, qui fait la beauté de notre littérature : c’est l’unité de la langue dans la diversité des écrits. […] Vouloir fixer par écrit des pensées communes, c’est, dans l’auteur, ou médiocrité d’invention, ou illusion de l’ouvrier qui estime moins la matière que la façon.
Il écrivait au jour le jour, volume par volume ; il prenait ses sujets où il pouvait, et partout où il s’en offrait à sa convenance ; il faisait du métier. […] Ce livre ne saurait être mal écrit, étant de Lesage ; mais il est aisé de s’apercevoir, par les matières que cet auteur traite depuis quelque temps, qu’il ne travaille que pour vivre, et qu’il n’est plus le maître, par conséquent, de donner à ses ouvrages du temps et de l’application. […] On peut dire qu’il jouait comme son père écrivait et racontait. […] Ils sont joints par une galerie ouverte dont le toit est supporté par de petites colonnes, de sorte que notre auteur peut aller de l’une à l’autre toujours à couvert dans les moments où il n’écrit pas. […] C’est dans le cabinet de droite, en descendant, qu’il a écrit Gil Blas, ou du moins une partie de Gil Blas, car il est douteux que Lesage ait occupé durant trente ans la même maison.
Pourtant, si on veut l’étudier comme homme et comme écrivain, et non plus le saluer au passage comme une statue, il convient de le prendre à l’origine et dans la suite de ses actions et de ses écrits. Camille Desmoulins, de sa prison, écrivait à sa femme : « Ma justification est tout entière dans mes huit volumes républicains. […] Parlant, dans un de ses premiers écrits, du café Procope, voisin du district des Cordeliers, il dira, par allusion aux gens d’esprit qui y venaient au xviiie siècle : « On n’y entre point sans éprouver le sentiment religieux qui fit sauver des flammes la maison de Pindare. […] On le dirait d’abord écrit sous l’inspiration directe de Robespierre, tant l’éloge de cet ambitieux et de ce méchant y surabonde, et tant sa sublime éloquence y est emphatiquement préconisée. […] Il lui fallut du dévouement et du courage pour écrire, dès son second numéro : Marat est allé au point extrême du patriotisme, il n’y a rien au-delà.
Ainsi le latin est toujours plus court que le françois dès qu’on écrit sur des sujets pour lesquels les deux langues sont également avantagées de termes propres. […] Rien n’est plus difficile que de conserver au sens et à l’harmonie leurs droits lorsqu’on écrit en françois, tant on trouve d’opposition entre leurs interests en composant dans cette langue. […] Cette phrase françoise le pere aime son fils, ne sçauroit être écrite que dans l’ordre où je viens de l’écrire : il faut y suivre cet arrangement de mots. […] Elle guindée du zephire sublime en l’air vire et revire, et y déclique un joli cris qui rit, guerit et tire l’ire des esprits mieux que je n’écris. […] Or il ne me souvient que d’un seul morceau de poësie françoise qui soit de cette espece, et qu’on puisse opposer en quelque façon à tant d’autres vers que les latins de tous les temps ont loüez dans les ouvrages des poëtes qui avoient écrit en langue vulgaire.
[Note de l’auteur] — J’ai écrit plus d’une fois sur La Rochefoucauld. […] Les journaux se perfectionnant, l’abbé Prévost et Walter Scolt y écriront le leur tout au long. […] Cousin racontait la même anecdote que moi à l’occasion des Maximes ; et voici en quels termes (Madame de Sablé, 2e édit., 1859, page 177) : Pour soutenir et achever la comédie, La Rochefoucauld demanda à Mme de Sablé de lui faire un article dans le seul journal littéraire du temps, qui commençait à paraître cette année même, le Journal des savants, et la complaisante amie écrivit un article qu’elle lui soumit. […] Faugère intitulée : Génie et écrits de Pascal, traduit de l’Edinburg-Review, Paris, 1847.)
Il écrivit contre quelques saints & contre quelques reliques apocryphes, contre la sainte larme de l’abbaye des Bénédictins de Vendôme, & contre l’inscription du couvent des Cordeliers de Reims, à Dieu & à saint François, tous deux crucifiés. […] Thiers plaida pour les flagellations avec le même zèle qu’il montra lorsqu’il écrivit contre l’usage des perruques que portent les ecclésiastiques. […] Ce jésuite, dont tous les écrits respirent l’enjouement & les graces, changea de ton, & prêcha la plus austère morale. […] Le livre de l’abbé Boileau n’a pas le mérite du stile ; il est mal écrit, &, par-là, moins dangereux que celui de Chorier, qui n’a que trop réuni, aux idées les plus libres, l’élégance & la finesse de l’expression.
l’éloquent écrivain ne l’eût peut-être pas écrite si accentuée et si vive avant toutes ces levées galantes de boucliers. […] Brossette, en rentrant chez lui, mit par écrit la conversation qu’il venait d’avoir. […] Ce sonnet fut retenu et même écrit par quelques-uns des convives qui en donnèrent des copies dès le lendemain matin. […] Dans les quatre Dialogues des morts qu’il a écrits, il en est un entre Périclès et Mazarin, où il leur fait dire des choses très à remarquer sur celui-ci, très neuves alors, et qui prouveraient beaucoup de sagacité historique si l’esprit de famille n’avait en ceci aidé à l’impartialité. […] Huit jours avant sa mort, il écrivait un billet charmant à M.
» — « On vous dira, écrit à Catherine de Médicis Paul de Foix, son envoyé à Holyrood, la vie gracieuse et aisée de ladite dame, employant tous les matins à la chasse et le soir aux danses, musiques et mascarades ! […] Dès le 12 mars, c’est-à-dire lorsque le sang de Rizzio fumait encore sur le parquet de sa chambre et sur la main de Darnley, dès le 12 mars, écrit l’envoyé français à sa cour, la reine reprit tout son empire sur les sens et sur le cœur de Darnley. […] De là, Marie Stuart écrit à sa sœur Elisabeth d’Angleterre pour lui raconter, en les colorant, ses malheurs, et pour lui demander secours contre ses sujets révoltés ; elle appelle à Dunbar tous les contingents des nobles innocents de la conspiration contre elle ; huit mille Écossais fidèles accourent à sa voix ; elle marche avec le roi à la tête de ces troupes sur Édimbourg. […] Melvil, un de ses confidents les plus intimes, dit dans les mémoires qu’il écrivit sur le règne de sa maîtresse : « Je lui trouve toujours, depuis le meurtre de Rizzio, un cœur plein de rancune, et c’était mal lui faire sa cour que de lui parler de sa réconciliation avec le roi ! […] Ces lettres, écrites de Glascow, par la reine à Bothwell, respirent la frénésie de l’amour pour son favori, et de l’aversion implacable contre son mari.
La raison disait : La règle écrite n’est pas la loi ; elle n’en est que la traduction plus ou moins exacte. […] Les philosophes allemands savent penser ; les Français, en général, savent écrire. […] » Cet homme-là n’avait jamais écrit de revue dramatique le lendemain d’une première représentation. […] Ils n’écrivent plus, comme Chénier (M. […] En France nous avons des critiques d’une habileté incomparable, pleins de goût pour juger, de talent pour écrire.
Ne pouvant agir, il écrivit ; au lieu de combattre ouvertement de la main, il combattit secrètement de la plume. […] Le jeune homme pousse en avant avec la verve d’un poète qui conçoit un roman et sur-le-champ passe la nuit à l’écrire. […] Au xviie siècle, les artistes écrivaient en hommes du monde ; Saint-Simon, homme du monde, écrivit en artiste. […] Il écrivait seul, en secret, avec la ferme résolution de n’être point lu tant qu’il vivrait, n’étant guidé ni par le respect de l’opinion, ni par le désir de la gloire viagère. Il n’écrivait pas sur des sujets d’imagination, lesquels dépendent du goût régnant, mais sur des choses personnelles et intimes, uniquement occupé à conserver ses souvenirs et à se faire plaisir.
Nous trouvons, en 1814, des commentaires de lui sur la vie et les écrits de quelques rhéteurs du second siècle, tels que Dion Chrysostome, Ælius Aristide, Hermogène et Fronton. […] Les autres se préoccupaient davantage de l’Allemagne, du moyen âge et des théories dramatiques : lui, il resserra et poussa uniquement ses efforts dans la haute poésie lyrique, et aussi dans des écrits en prose d’une extrême perfection. […] Ce commentaire affecte un ton de plaisanterie assez opposé d’ailleurs à son caractère, et n’a été écrit qu’en vue de la circonstance, pour faire pièce à quelques pédants à qui il se plaît à en remontrer en fait de classique. […] Leopardi a le malheur d’habiter en un scepticisme sans limites, et sa sincérité, lorsqu’il écrit, n’en suppose aucunes. […] On se demande après quelle lecture ont été écrits ces vers.
Ceux mêmes parmi les hommes de génie qui sont nés dans ces régions du travail manuel se hâtent de monter aux régions du loisir plus calme et de la pensée plus vaste, pour écrire. […] Rousseau l’établi de l’horloger, pour étendre et pour polir leur intelligence, et pour apprendre la langue du pays des idées, du beau, des arts, avant de parler, d’écrire ou de chanter pour l’univers pensant. […] C’est la profession la plus rapprochée de celle de l’écrivain, si toutefois penser, sentir et écrire est une profession. […] C’est possible ; mais cela ne serait pas une raison d’impuissance dans un homme né pour penser par lui-même et pour écrire dans la langue usuelle de son pays. […] Rousseau lui-même ne savait guère le latin quand il commença à écrire, et cette ignorance l’empêcha-t-elle de se faire le plus pénétrant, le plus harmonieux et le plus éloquent des styles ?
Et je vous promets qu’il est bien écrit. […] Si les singes, qui sont pleins de malice, écrivaient, ils n’écriraient pas autrement. […] Le 27 mai, il écrivait à M. […] Ceux-là seuls écrivent bien qui ne songent pas à bien écrire. […] Et il écrit en paraboles.
Il n’a pas encore écrit une ligne. […] « Le résultat de la science, écrira M. […] Il a écrit, lui aussi, son Tartuffe. […] Il n’était pas poète : il écrivit en vers. […] Difficile à écrire, ce style est aussi difficile à lire.
Frédéric Masson écrit l’Histoire comme il sonnerait la charge. […] Il ne doit pas écrire de romans. […] Ce principe posé, l’histoire reste à écrire. […] Ils ne sont écrits précisément ni en vers ni en prose : M. […] … J’écrivais des silences, des nuits, je notais l’inexprimable.
Il aurait pu lui-même écrire en vers, car la muse, vous le savez, lui en a dicté d’harmonieux ; mais le besoin d’écrire avec rapidité dans les agitations de ce siècle dévorant lui en a été le loisir. […] Sainte-Beuve Il est curieux de voir comme M. de Chateaubriand, dès qu’il écrit en vers, devient un talent pacifique et doux.
Sa seconde œuvre, Le Don d’enfance, renferme quelques-uns des plus purs et des plus doux poèmes qui aient été écrits depuis dix ans. […] Edmond Pilon Certes, comme on l’a écrit, les vers de M. Fernand Séverin font souvenir de ceux de Racine et de Shelley, de Chénier et de Keats et quelquefois de ceux de Lamartine ; mais, comme la déplorable bien que judicieuse manière de comparer une œuvre peinte à une œuvre écrite prévaut quelquefois et exprime d’une façon plus exacte les beautés qui les caractérisent, il nous semblerait donner une idée des poèmes de M.
Après ses malheureux essais, pourquoi auroit-il pris la peine d'écrire encore une Histoire, en se laissant aller à des déclamations aussi révoltantes que puériles, contre la Religion, les Gouvernemens, les Mœurs, les usages, les bienséances ? Si on appelle cela écrire en Philosophe, les Annales des Nations sont donc à la veille de devenir un amas de chimeres, d'indécences, un dépôt de fiel & de corruption : tous les événemens ne tarderont pas à être altérés, travestis, & dirigés au but d'une subversion générale. […] Ses Ecrits n'ont jamais annoncé que sa plume dût se prostituer à de tels excès.