/ 3617
1607. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Nous ne connaissons pas dans leur texte vrai les écrits latins antérieurs au ive  siècle, car ils furent, à cette époque, récrits en langage moderne, purgés de tout ce qui semblait archaïque dans les mots, dans la syntaxe. […] A vrai dire, nous ne connaissons que des déformations ; nous ne connaissons que la forme particulière de nos esprits particuliers . […] Des professeurs eussent forgé ornementiste, comme ils ont forgé goncourtiste, qu’ils opposent à goncouriste, forme vraie puisqu’elle est la seule qui ne déforme pas la sonorité du radical. […] Il est vrai qu’il y a dindon, mais seulement dans les basses-cours. […] La, au lieu de le, et voilà un mot nouveau, clair, vrai.

1608. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Que ce manque de pénétration, d’analyse, de souci des dessins, de recherche du vrai sous l’apparent, cette irritante surperficialité qui rend creux les moindres poèmes comme les plus empanachés héros, les grosses catastrophes comme la moindre tirade amoureuse, est chez M.  […] S’il est vrai que l’œuvre de M.  […] Le faux Lord Chancharlie est historiquement vraisemblable, et de toutes les héroïnes de théâtre, la reine Marie Tudor, se distingue par des passions humaines conçues en termes vrais. […] Il n’a jamais paru à personne que les gens d’intelligence simple, soient nécessairement des orateurs copieux, tandis que le contraire semble vrai. […] Il ne s’occupe, pas plus de voir la chose nulle sous le mot peu précis que la chose mesquine sous le mot énorme, la chose complexe sous le mot simple, la chose indéfinie sous le mot absolu, les choses vraies enfin sans désignations répétées et sans images appendues, sous les mots9.

/ 3617