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226. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Je ne sais : peut-être simplement le vin n’était-il pas depuis assez longtemps en bouteille, et n’avait-il pas fait tous les voyages voulus pour nous revenir juste à point, à l’heure propice. […] Beugnot, à ce propos, a tracé le plus fin portrait de cet agent d’intrigue et qui était dès longtemps suspect à Napoléon2 ; mais il a beau faire et essayer de nous amuser au détail, il a beau donner un tour plaisant au récit de son voyage à travers la Picardie après qu’il s’est enfui et comme évadé de sa préfecture, il ne réussit pas à pallier le fond : l’acte est là qui parle assez haut : il y a quelque chose dans la conscience qui se refuse à admettre que le ministre d’hier à Düsseldorf, le préfet de Lille, d’une ville frontière, soit passé dès le premier jour, et pendant que Napoléon luttait encore, dans le Gouvernement intermédiaire qui le détrônait. […] Le voyage de Gand, dans les Cent-Jours, est des plus spirituellement racontés.

227. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

En ses meilleurs jours, il est pareil encore à ce pasteur de Sicile, dont il emprunte la chanson à Moschus, et auquel il se compare : si la mer est calme, le voilà qui convoite le départ et le voyage aux îles Fortunées ; mais, dès que le vent s’élève, il se reprend au rivage, à aimer les bruits du pin sonore et l’ombre sûre du vallon. […] Je reviens de mes longs voyages Chargé d’ennuis et de regrets, Fatigué de mes goûts volages, Vide des biens que j’espérais. […] Un mal étrange le commande ; rien ne le retient ; ses amis ont beau s’opposer à un voyage que sa santé délabrée ne permet plus : il part pour Nantes, et y expire le 26 janvier 93, le jour même fixé pour son embarquement.

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