Quand la Cour était ailleurs, il aimait à revenir faire de petits voyages et des séjours dans la capitale ; il y mettait même une sorte de malice à l’égard du roi, à qui il se flattait que ces voyages déplaisaient : Mais c’est qu’en effet, nous dit Cosnac, ils lui donnaient à lui la joie d’avoir une cour particulière ; car il était ravi lorsqu’il voyait dans le Palais-Royal une grande affluence de beau monde, qui venait pour l’amour de lui, à ce qu’il disait, quoique ce ne fût que pour Madame. […] Au voyage de Fontainebleau qui se fit à peu de temps de là, Madame porta la joie et les plaisirs. […] Durant le voyage de Douvres, où elle était allée voir le roi son frère et le décider à signer le traité avec Louis XIV (1er juin), elle avait pensé à ce pauvre M. de Valence. Au retour du voyage, quatre jours avant sa mort, le 26 juin, elle lui écrivait encore : Je ne suis pas surprise de la joie que vous me témoignez avoir de mon voyage d’Angleterre ; il m’a été très agréable, et, quelque persuadée que je fusse de l’amitié du roi mon frère, je l’ai trouvée encore plus grande que je ne l’espérais ; aussi ai-je trouvé dans toutes les choses qui dépendaient de lui tout l’agrément que je pouvais désirer. […] Une autre lettre écrite à la veille du voyage d’Angleterre, le 28 avril 1670, exprimait les craintes de Madame et ses tristes présages en des termes bien énergiques et bien précis : « Monsieur est toujours trop aigri sur mon sujet, et je dois m’attendre à bien des chagrins au retour de ce voyage… Monsieur veut que je fasse revenir le chevalier, ou bien me traiter comme la dernière des créatures. » Notez qu’elle morte, le chevalier reparut presque aussitôt à la Cour.
il ferait sa retraite en voyage, il se ferait ordonner prêtre là-bas en débarquant. […] On a l’agréable relation de son voyage et de ses impressions diverses jour par jour ; il l’adressait à ce même ami qui l’avait converti l’année précédente, l’abbé de Dangeau. […] Non seulement il ne s’ennuie pas, mais il ne se plaint jamais de ses compagnons ; plus le voyage dure, et plus il est enchanté d’eux. […] « Nous faisons bien ce voyage-ci à la française », dit-il quelque part, donnant à entendre qu’on n’avait rien prévu à l’avance ; et il a raison. […] Par malheur, dans cet intervalle du voyage, le cardinal de Bouillon avait encouru la disgrâce de Louis XIV, et les présents arrivèrent à Versailles à l’adresse d’un exilé.