On est déjà au bout de l’édition ; et, en attendant le second volume, il en faut une seconde du premier… C’est un succès dont la fatuité d’Alphonse Lemerre, qui doit avoir la fatuité d’un homme heureux, pourrait cependant s’étonner. […] José-Maria de Heredia se contentera-t-il de publier le second volume de sa traduction, — de cette traduction dont il n’a pas eu besoin de nous donner le texte original, tant elle est pénétrante et tant nous sentons dans notre âme, en la lisant, qu’elle est exacte et sincère ? Ou bien ajoutera-t-il au second volume de sa traduction des fragments d’histoire de son chef, comme ceux dont il a accompagné le premier ?
Laurent Pichat vient, parmi eux, de gagner sa place,· — mais, il faut en convenir, Baudelaire, la mâle Ackermann, et, plus près de nous, Jean Richepin, l’auteur de La Chanson des Gueux, — qui couvait son volume des Blasphèmes, — Richepin le toréador, qui prétend traiter Dieu comme le vil taureau auquel on passe une épée à travers le ventre, Richepin qui rirait bien de Pichat avec sa religion du progrès, qui n’est que du Christianisme déplacé, sont des blasphémateurs d’un autre poing montré au ciel et d’un autre calibre de passion impie que Pichat, l’égorgeur de songes, comme il s’appelle, et le pleureur sur les légendes religieuses auxquelles il a cru, et que, du fond de sa stérile et vide raison, il a l’air de regretter encore. […] dans ce volume que les idées impies d’un siècle qui a confisqué l’âme d’un homme, mais il y a aussi les sentiments personnels de cet homme, qui vaut mieux, sans nul doute, que les idées qui l’ont confisqué. […] C’est le commencement du volume, ce que le poète appelle La Clé rose : À l’inspiration qui dort, La vie est lentement rendue.