Pour ma part, je l’ai lu avec passion quand le hasard mit ce mince volume entre mes mains, voici des années. […] Il me semble que le présent volume tranche la question par d’indiscutables témoignages. […] Ce volume a pour sous-titre : le Gouvernement révolutionnaire. […] Il y a dans ce volume une idée unique et dont l’établissement est le but de l’écrivain. […] Taine est-il incomparable par la puissance d’arrangement qui lui permet de poursuivre à travers une série de quatre et de cinq volumes le tracé d’un plan primitif, si bien que chacun des volumes se rattache à la masse totale comme les ailes d’un palais, que chacun des chapitres se subordonne au volume, et chaque phrase au chapitre.
Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté Tomes iii et iv 45· Lundi, 30 mars 1857· J’ai précédemment parlé dans Le Moniteur 46 des deux premiers volumes de cet ouvrage : la lecture des deux derniers qui viennent de paraître, et qui complètent la publication du journal de Le Dieu, suggère quelques réflexions qu’il est impossible à la critique de dissimuler. […] Les deux derniers volumes qu’on vient de publier nous font mieux connaître l’abbé Le Dieu en lui-même, dans son fonds de nature, et l’on doit rétracter les éloges qu’on avait été trop prompt à lui donner d’après les premiers dehors et les commencements. […] Déjà, dans le premier volume du journal, j’avais relevé de tristes paroles sur Fénelon, de ces paroles faites pour être ensevelies, et que Le Dieu avait pris plaisir à surprendre sur les lèvres de son maître et à noter. […] Dans le volume suivant, Le Dieu continue de se venger de l’abbé Bossuet au détriment de son oncle, et d’exercer sa mesquine jalousie en notant tout ce qu’il peut attraper de petit et de dénigrant. […] Ainsi la sœur Cornuau a un recueil de toutes les lettres de Bossuet à elle adressées, mais elle y a mis un certain ordre de matières qui n’est pas du tout l’ordre des dates : « Ainsi moi qui ai pris l’ordre des dates, écrit l’abbé Le Dieu d’un air triomphant, j’en serai encore mieux instruit qu’elle et ceux à qui elle communiquera ce volume. » Tel est l’homme auquel, pendant vingt ans qu’il l’eut près de lui, Bossuet ne parvint à rien communiquer de sa religion puissante et sincère, de sa bonté ni de ses vertus.