Toute intelligence est, par sa nature même, le résultat, à la fois ternaire et unique, d’une perception qui appréhende, d’une raison qui affirme, et d’une volonté qui agit. […] L’insensé obéit, et il appelle sa lâcheté bonheur ; mais il ne peut se défaire de cette autre volonté incorruptible dans son essence, quoiqu’elle ait perdu son empire, et le remords, en lui perçant le cœur, ne cesse de lui crier : En faisant ce que tu ne veux pas, tu consens à la loi.
puisque l’homme ne peut ni se nier ni s’expliquer humainement sa douleur, quelle est la philosophie la plus raisonnable, de celle qui se nie sa condition lamentable, ou de celle qui pense à l’accepter d’abord comme une volonté adorable dans son énigme, et à la sanctifier ensuite comme une épreuve adorable dans son mystère ? […] » — « Écoute », répond le maître divin, « celui-là est affermi dans la sainteté et dans la lumière qui balaye son cœur de tout autre désir que la contemplation de Dieu et de soi-même, qui ne se réjouit ou ne s’attriste ni de ce qu’on appelle bien ni de ce qu’on appelle mal terrestre ; celui-là est affermi dans la sainteté et dans la vérité qui peut replier en Dieu tous ses désirs, comme la tortue replie à volonté tous ses membres sous son écaille.