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1390. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

C’est qu’en effet, pour atteindre l’inspiration mystique, il ne suffit d’être ni chrétien, ni pieux, ni grand théologien, ni saint ; ce qu’il faut, c’est un état psychologique particulier, une effervescence de la volonté et de la pensée, une contemplation ardente et profonde des choses divines, et une métaphysique ou philosophie première, qui suit un chemin différent, mais nullement contraire de celui qu’adopte la théologie dogmatique. […] L’intelligence arrive avant la volonté en la présence de l’Aimé, bien que toutes deux luttent de vitesse. […] L’Aimant court par les rues de la ville, on lui demande s’il devient fou, et lui répond qu’il a mis dans, les mains du Seigneur sa volonté et son intelligence, ne se réservant que la mémoire pour se souvenir de lui. […] Nul n’a défini aussi profondément la nature de cet amour mystique que Ramon Lull, quand il dit que c’est un intermédiaire entre la croyance et l’intelligence, entre la foi et la science… Érotisme étrange et divin dans lequel les beautés et les excellences de l’Aimé se réunissent dans le cœur de l’aimant, sans que la personnalité de celui-ci s’anéantisse, parce que la volonté vigoureuse, infinie et éternelle de l’Aimé les joint ! […] Et cela en ay-je plusieurs fois tenu propos à M. le cardinal de Lorraine et à Mme de Guise, et à Votre Majesté, laquelle se peut souvenir combien j’ai été contrariant à cela, réservé depuis cinq ou six mois en ça, que je n’ai fort contesté contre ceux qui montroient avoir telle volonté.

1391. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Et je demanderai si un bon souverain qui placerait entre ses dernières volontés la défense de prononcer son panégyrique après sa mort donnerait une bien grande preuve de sa modestie ? […] Elles plient à leur gré la volonté de leur amant, elles déposent les ministres, elles donnent des généraux aux armées, elles en tracent la marche sur une carte avec des mouches, et vingt mille hommes sont égorgés. […]  : « Je ne fais jamais entendre mes volontés, chez moi, que de l’œil et du geste ; s’il faut que je m’explique, je ne converse pas avec mes gens, j’écris. » LVIII. […] Il répond qu’il n’a fait qu’obéir aux volontés de l’empereur. […] « Avec quelle difficulté ne l’a-t-on pas empêchée de forcer les portes du sénat, et de dicter ses volontés aux nations étrangères ?

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