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848. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Nous pourrions lui exposer que ces misères, qui sont saintes, nécessaires, et dont il est même blessant de se targuer, sont supportées avec une dignité, une patience, une foi incompatible avec ces débraillements de carnaval ; nous pourrions lui démontrer que précisément le bohème est la déconsidération vivante de l’artiste sans fortune, ce qu’est le faux mendiant au pauvre honteux, l’ouvrier ivrogne au socialiste intelligent. […] Avec la ruine de la littérature du sentiment, de la peinture de genre et de la musique langoureuse, avec le retour de l’intellectualité française à ce genre d’ouvrages insolents, dont parle Stendhal, qui forcent le lecteur à penser au lieu d’émouvoir simplement ses nerfs, avec l’avènement de l’artiste aux suprématies morales dans une époque où les hiérarchies se meurent, le spectre grimaçant de l’ancien bohème, outrageant la noblesse vivante de l’artiste, avec celui du névrosé, de l’égotiste et de l’arriviste va reculer définitivement au fond de la région des ombres.

849. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

Mais le développement des produits vivants est partout le même, et il n’est pas douteux que la croissance d’une personnalité aussi puissante que celle de Jésus n’ait obéi à des lois très rigoureuses. […] Le panthéisme, d’un autre côté, en supprimant la personnalité divine, est aussi loin qu’il se peut du Dieu vivant des religions anciennes.

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