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196. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

 » Cette qualification, qui revient à Monseigneur, était sans doute donnée au chevalier castillan par les soldats arabes qu’il eut souvent à commander, et, lorsqu’il eut conquis Valence, par les habitants de cette ville devenus ses sujets. […] Câdir étant mort de mort tragique, le Cid, sous couleur de le venger, se mit en guerre contre le gouvernement de Valence et vint assiéger la ville. […] « Il se cramponna à cette ville, nous dit énergiquement l’une des victimes, comme le créancier se cramponne au débiteur ; il l’aima comme les amants aiment les lieux où ils ont goûté les plaisirs que donne l’amour. […] La ville se rendit à lui, après une horrible famine, le jeudi 15 juin 1094. […] Il mourut cinq ans après, en 1099, et de colère et de douleur sur un échec éprouvé par son armée dans une expédition contre la ville de Xativa.

197. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Son médecin courut consterné à la ville et se précipita dans un puits du faubourg. « Jamais personne, dit Machiavel à la fin de son Histoire, ni en Italie ni ailleurs, ne mourut avec une telle réputation de sagesse et de prudence, et ne causa un plus grand deuil à sa patrie ; et comme sa mort devait entraîner de grandes ruines, de grands signes l’annoncèrent au monde. » Il fut transporté sans pompe, mais non sans unanime douleur, à San Lorenzo, tombeau de sa famille. […] Beaucoup de choses me soutiennent et me consolent ; le concours de ceux qui pleurent avec nous notre perte, la douleur générale qui se manifeste dans toute la ville, le deuil public, et beaucoup d’autres considérations de cette nature, propres à adoucir en grande partie notre chagrin : mais ce qui me console le plus, c’est de t’avoir ; c’est d’avoir un frère en qui j’ai plus de confiance et d’espoir que je ne le saurais dire. […] « Il est en ville, répondis-je, parce qu’il a craint d’être fâcheux en venant ici […] Dans la nuit de la mort de Laurent, une étoile plus grande et plus brillante qu’à l’ordinaire, se levant sur le faubourg de la ville dans lequel mourut Laurent, parut perdre peu à peu de son éclat et s’éteindre au moment même où l’on apprit qu’il venait de quitter la vie. […] On dit même que, sur le sommet de la citadelle d’Arezzo, brillèrent deux flammes comme la constellation de Castor et Pollux, et que, sous les murs de la ville, des louves poussèrent d’effroyables hurlements.

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