Alexis Piron77 « Vous savez ma façon vive de conter et de broder dans un premier mouvement. […] Voilà le mérite : un entrain vif, perpétuel, inattendu, une folie légère qui circule entre tous ces personnages et qui les met au ton : Ici, l’amour des vers est un tic de famille. […] Mais il se rabattit à faire, après le maître, une des pièces les plus vives et les mieux venues dans ses propres données familières ; il se surpassa, et ne recommença plus. […] Il avait faibli en tout, hormis en la riposte, qu’il eut jusqu’au bout aussi vive et aussi heureuse que par le passé ; on sait ce qu’il répondit à l’archevêque de Paris qui lui demandait s’il avait lu son Mandement : — « Non, Monseigneur, et vous ? […] Vive notre honte et la gloire des voisins !
Cette émotion qu’éprouvait le jeune homme, ce premier tressaillement qui, dans une pensée depuis si sérieuse et si diversement remplie, a laissé une trace si vive, qu’était-ce donc ? […] C’est ici le goût vif de l’esprit pour l’esprit, qui se déclare, car on peut certes avoir de l’esprit autrement, et sous bien des formes différentes, et justes et fines ; mais en prenant le mot comme jet, comme source, comme fertilité continuelle, il n’est pas d’homme en France qui, d’emblée et à tout propos, ait plus d’esprit que ces deux-là. […] Sa politesse, son goût d’homme du monde, lui ont de tout temps interdit les jugements trop directs et qui entrent dans le vif ; mais, sous forme abstraite, il jette bien des choses. […] M. de Rémusat, avons-nous dit, eut toujours un goût vif pour les drames, et il en a écrit plusieurs qui n’ont été ni représentés ni imprimés. […] Royer-Collard lui-même avait reçu une vive impression de cet ouvrage posthume de Mme de Staël ; jusque-là il avait toujours eu contre elle d’assez fortes préventions ; mais en lisant ces Considérations si hautes, si viriles et à la fois si prudentes, sur la Révolution française, il rendit les armes et s’avoua vaincu.