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2053. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Par son Jacques Bonhomme, qu’il donne pour Sancho-Pança à Merlin transformé en Don Quichotte, nous glissons en Cervantes ; et enfin, nous tombons en plein dans le Dante, pèlerin aussi dans les trois vies, comme Merlin, et nous retournons, pour faire croire à la nôtre, la création de ce fier inventeur, en faisant, dans les limbes avant la vie, ce que Dante fait, lui, dans son triple monde d’expiation ou de récompense après la mort ! […] Les autres personnages humains, et non abstraits, comme les quelques femmes, par exemple, pour lesquelles le bon Merlin est infidèle à Viviane, Isoline, Marina, Dolorès, etc., sont épisodiques et de passage, pures enluminures extérieures, sans vie intime et même distincte. […] Quinet ; l’œuvre, nous dit-il sérieusement, qui représente douze ans de sa vie !

2054. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

Ils sont l’expression d’une pensée qui devra progresser, sous peine de n’être plus au niveau d’elle-même, car qui n’avance pas recule dans cette exigeante vie de l’esprit. […] About est un charmant esprit capable de tout, s’il voulait en prendre la peine, mais qui a jugé son temps et la vie, et qui ne se gêne pas, ma foi ! […] L’ignoble se trouve bien dans la vie, pourquoi ne serait-il pas dans les romans ? Les romanciers ne prennent pas la vie avec des pinces fines comme les entomologistes leurs insectes.

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