Les charmes, l’amour et les vertus de Porcia lui firent oublier Ginevra ; cette félicité fut à peine altérée par le refroidissement du prince de Salerne qui le congédia de son service et l’exila de sa cour avec une pension de deux cents ducats, on ne sait pour quel motif. […] aucune… Avec une haute intelligence, avec autant de prudence que de vertus et de charmes, elle était restée par suite de mon bannissement dans une sorte de veuvage sans parents ou avec des parents pires que des étrangers ; sans amis pour l’aider de leurs conseils dans l’adversité, en sorte qu’elle vivait dans un continuel état de crainte ou d’anxiété ; elle était jeune, elle était belle ; elle était si jalouse de son honneur que depuis mon exil elle avait souvent désiré d’être vieille et disgraciée de figure ! […] Renfermée et recueillie dans ses appartements et dans ses jardins hors de la ville, elle n’apparaissait qu’entourée du mystère de sa vertu et de son génie. […] Léonora, idole du peuple de Ferrare par sa beauté et par ses talents poétiques, avait en même temps une si juste réputation de vertu et de piété qu’on la regardait dans tout le duché comme l’intermédiaire visible de la Providence, et qu’on attribuait à ses prières la vertu surnaturelle de fléchir le ciel et d’écarter les fléaux.
Toutes les vertus que possède l’abbé Carron ravissent son cœur, et les qualités même qu’il n’a pas, ses limites du côté des idées du siècle et dans l’ordre de l’intelligence philosophique, lui semblent une vertu de plus, un signe de perfection et d’avancement dans la ligne évangélique. […] Il semble que sa piété, ses vertus, son âme tout entière, se communiquent à tout ce qui l’entoure : c’est un ange sur la terre… » C’est seulement quand l’abbé Carron se décide à revenir en France que M. de La Mennais y rentre lui-même. […] Toutes les consolations que je puis recevoir se bornent donc au conseil banal de faire de nécessité vertu.