/ 2093
297. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Après comme avant les travaux de nos hellénistes, il demeure dans le christianisme quelque chose d’inexplicable par Aristote et par Platon, une vertu singulière, une puissance unique de propagation et de vie ; — et c’est ce que confirment les travaux des hébraïsants11. […] Et c’est un second point dont nous pouvons tomber d’accord : la vertu n’est que la victoire de la volonté sur la nature. […] Si nous nous anéantissons tout entiers en mourant, beaucoup de vertus nous sont encore possibles, — je n’ai garde d’en disconvenir, — mais nous ne traiterons pas de la même manière les instincts que nous trouvons en nous. […] C’est ainsi que nous-mêmes nous ne devenons pas les viandes ni les herbes dont nous faisons notre nourriture ; mais nous nous les assimilons ; et « par la vertu de l’idée directrice » qui maintient en nous notre type, nous nous les convertissons en sang et en humanité. […] Au contraire ce sont les « savants » qui ont proclamé « la sainteté de la guerre » avec leur fausse interprétation de la concurrence vitale, et si quelqu’un en a fait, de nos jours mêmes, l’école de toutes les vertus, c’était encore une autre espèce de savant, puisque c’est le maréchal de Moltke.

298. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Dans tous ses ouvrages la vertu, le dévouement ont un triste sort. […] Il n’y a plus ni mérite, ni vertu, ni force d’âme, ni lutte possible. […] Nous voulons la prendre telle qu’elle est, mélangée de qualités et de défauts, de vertus et de vices. […] Il n’en est pas de même de la vertu. […] Nous connaissons autour de nous mille traits de vertu.

/ 2093