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2038. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

La question ne se pose pas pour la première fois ; elle fut un jour discutée par le plus puissant de nos penseurs contemporains, et il se demanda si l’idéal de vertu vers lequel nous poussent presque exclusivement notre éducation sociale, notre religion et nos lois, méritait bien en définitive cette sorte de divinisation dont on lui a accordé le bénéfice. […] Quant aux vertus ou aux vices, quant aux joies ou aux tristesses, il ne s’en inquiète pas ; peu lui importe qu’une intelligence soit utile ou nuisible, heureuse ou malheureuse, honnête ou criminelle : « Je pense que la correction de la forme est la vertu », dit-il ; et il préférera, avec leurs cruautés et leurs débauches grandioses, un Néron ou un Héliogabale à un correct bourgeois de nos jours, dont la vie calme et régulière n’attire l’attention par aucun relief. […] Il s’était pris d’enthousiasme pour le docteur de Quincey, cet Anglais qui a chanté les vertus du « juste et subtil opium » et qui avait savouré les délices du poison, au point de l’absorber, sous la forme liquide, par jour et pendant plusieurs années, jusqu’à concurrence de huit mille gouttes112.

2039. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Vertus chez lui firent défaut, Âme blasée inassouvie, Mort, pas guéri de la vie, Gâcheur de vie hors de propos, Le corps à sec et la tête ivre, Espérant, niant l’avenir, Il mourut en s’attendant vivre Et vécut s’attendant mourir. […] Les grandes divisions de cette étude sont : l’éducation, le patriotisme, la politique, la religion, les vertus, la coutume, la société, le succès, etc., parties qui se subdivisent en très curieux chapitres sur la tempérance, le confort, le décorum, le luxe, les rapports sociaux, le formalisme, l’art, l’orgueil patriotique, etc., etc. […] Avant mille ans, espérons-le, la terre aura trouvé le moyen de suppléer au charbon de terre épuisé, et jusqu’à un certain point, à la vertu diminuée.

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