Il vaut mieux renvoyer les esprits, qui parmi nous s’occupent de ces matières, aux écrivains grecs eux-mêmes. » « Vous avez raison, Varron », répond Cicéron en rappelant avec la complaisance de l’amitié les beaux ouvrages poétiques et historiques composés par cet ami. « Pour moi, ajoute-t-il (je vais vous confesser les choses telles qu’elles sont), pendant le temps où l’ambition, les honneurs, le barreau, la politique et plus encore ma participation au gouvernement de la république m’entravaient dans un réseau d’affaires et de devoirs, je renfermais en moi mes connaissances philosophiques, et, pour que le temps ne les altérât pas, je les renouvelais dans mes heures de loisir par la lecture.
Plutôt que de vivre sous un tel soleil, mieux vaut encore demeurer sur terre, croire aux ondoyantes lueurs du soir et du matin, et prêter sa docile prunelle à toutes les illusions du jour, dût-on laisser la paupière en face de l’astre éblouissant ; — à moins que l’âme, un soir, ne trouve quelque part des ailes d’ange, et qu’elle ne s’échappe dans les plaines lumineuses, par-delà notre atmosphère, à une hauteur où les savants ne vont pas.