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1229. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVII. »

À peine était-il né, et, rampant sur terre, avait-il jeté un faible cri, que dans son sein Calliope le reçut, et dépouilla pour la première fois le long deuil d’Orphée : Enfant, dit-elle, consacré désormais aux Muses, et bientôt supérieur aux poëtes antiques, ce ne sont ni les fleuves, ni les bêtes féroces, ni les forêts gétiques, que tu remueras de ta lyre ; mais les Sept Collines, le Tibre du dieu Mars, les chevaliers et le sénat vêtu de la pourpre, tu les entraîneras par l’éloquence de ton chant. » Le poëte alors rappelait ces premiers essais de Lucain qui lui valurent la jalousie de Néron, et ce poëme inachevé qui lui mérita la mort.

1230. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Mais parmi ces grands saints, canonisés tout vifs, Du vicaire de Dieu vicaires adoptifs, Nul n’était comparable à saint Jordan Camille ; Chacun valait un saint, lui seul en valait mille. […] Marie-Joseph, dont le cœur valait mieux que les passions, et qui avait des retours généreux après ses colères, reconnut-il jamais son tort envers celui avec qui il se rencontra plus tard dans la résistance à l’Empire ? […] Je vous demande encore un petit mot sur la santé qui vous est si chère et à laquelle je prends un intérêt si vrai, — J’ai été moi-même bien souffrante et je ne sais trop si je me guérirai ; mais ma vie est si triste qu’elle ne vaut pas trop que l’on s’en occupe. — Voulez-vous me renvoyer le livre de Gœthe133 ? […] Cela ne vaut-il pas quelques jours et quelques lieues ?

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