La Décoration et l’art industriel À l’exposition de 18898 Rien de plus intéressant, dégagées bien entendu de trop hautes et trop larges considérations morales ou sociales, que les expositions universelles internationales. […] les grandes assises de la paix, cette réflexion littéralement prophétique et qu’il serait vulgaire de renouveler, que les expositions universelles desserviront toujours leurs initiateurs, en surtout tentant la cupidité, ou plutôt provoquant la jalousie des nations plus pauvres invitées à ces mirifiques déballages. […] L’exposition de 1855 ouverte en pleine guerre de Crimée, celle de 1867, étalant ses splendeurs pendant qu’on fusillait au-delà des mers ce Maximilien l’Unique que notre gouvernement d’alors avait placé sur un trône acheté par tant de vies précieuses, celle de 1878 préludant au sanglant conflit russo-turc, enfin le centenaire et l’exposition dernière éclatant au milieu de luttes d’opinion sans exemple peut-être dans notre histoire et sous la menace d’une formidable coalition étrangère plus à nos aguets que jamais, démontrent à l’évidence l’inanité des rêveurs qui prétendent encore essayer de nous présenter ces gigantesques Concours Généraux comme des panacées universelles, comme les fêtes annonciatrices et les prémisses d’une fraternité prouvée dérisoire et odieusement mensongère par les événements eux-mêmes, et quels ! […] Il n’y a, dans toute l’histoire presque demi-centenaire des expositions universelles internationales, dignes de ce redondant titre, que deux réussites complètement satisfaisantes.
Le dramaturge du Fils naturel et de la Femme de Claude a plus vigoureusement travaillé aux réformes sociales qu’une assemblée de législateurs investis d’un mandat par le suffrage universel. […] En ce temps d’universelle roublardise, le spectacle de la bonhomie, surtout lorsqu’elle essaye vainement de se déguiser sous un masque de brusquerie et de force, est un vrai repos. […] Il évoque, en ses peintures vivantes, un Shakespeare effréné, un homme de la Renaissance, un génie violemment individualiste, rebelle à tous les obstacles, révolté contre tous les préjugés, prompt à tous les combats et attentif à tous les mirages de l’universelle fantasmagorie. […] On connaîtra notre enfance épouvantée par le spectacle de la guerre, notre adolescence nourrie de promesses décevantes, notre jeunesse saturée de doctrines, enivrée de science, gâtée par les « troublances » d’une littérature inquiète et perverse, toute notre vie attristée par une déchéance nationale que semble accepter et ratifier le verdict du suffrage universel. […] Ils étaient aux antipodes du suffrage universel.