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1255. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Ces propos de haute saveur lui revenaient fort ; on trouverait même trace de lui et de ses gaietés dans les poètes provençaux de cette date. […] Elle trouvait un honnête homme et sensé, et qui, s’il ne lui donna pas tous les agréments, la mit désormais hors d’état de déchoir et l’ennoblit. […] Après la mort d’un de ses fils, il trouva pourtant le moyen d’aller à Rome pour se distraire et se consoler, de s’y attacher à M. de Noailles, l’ambassadeur, et d’y rester environ deux ans ; mais il fallut revenir et reprendre la vie de province avec les ennuis du métier. […] Maynard, en sondant cette fois dans son propre cœur, a su y trouver des accents de vrai poète et d’une élévation inaccoutumée :         La Cour méprise ton encens :         Ton rival monte, et tu descends, Et dans le cabinet le favori te joue. […] On trouverait difficilement la trace directe du maître dans ses autres disciples ; ils sont élégants, mais faibles, et, à la seconde génération, les plus purs, comme Segrais, dérivent vers le bel esprit.

1256. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

J’y trouve une autre différence : c’est que là je mentirais, et qu’ici je dis vrai. […] Cette espèce d’ambition m’a fait retourner de bien des côtés, et au point que, si dans la conjoncture présente, j’avais voulu un régiment dans un service étranger, je savais où le trouver. […] Si Vauvenargues dit qu’il lit peu, c’est bien souvent aussi que ses yeux malades lui refusent le service, et qu’il ne trouvait point en tout lieu de lecteur à sa disposition pour le soulager. […] Vous voyez l’âme de votre ami toute nue ; je ne doute pas qu’au travers de ses défauts, vous n’y trouviez quelque chose de digne d’intéresser une aussi belle âme que la vôtre. […] avez-vous oublié qu’il est un pays où vous trouveriez les mêmes plaisirs avec plus de variété, sans quitter le soin de votre fortune, ni celui de cultiver votre esprit, et sans séparer, comme vous faites, les objets de vos passions ?

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