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535. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

La sublime tragédie attique est une « rhétorique » aussi vaine et partant aussi funeste que la rhétorique et la déclamation des orateurs de la Pnyx. […] … Les paroles [dans cet opéra qui s’appelle la tragédie] s’adressent à la multitude assemblée. […] Et si c’est particulièrement dans la tragédie que la foule a cette exigence, c’est qu’il est dans l’essence même de la tragédie de viser particulièrement cette beauté morale : elle peint l’homme sérieusement et dans des situations sérieuses et graves ; une vue grave et sérieuse sur les destinées de l’homme est comme impliquée dans la tragédie. […] Et enfin quand nous arrivons à la tragédie… Mais nous n’avons rien dit du poème épique. […] Et si nous revenons enfin à la tragédie, c’est ici que le public se montre le plus exigeant.

536. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Elle a pourtant le mérite d’avoir présidé à de belles œuvres serrées, à de nobles tragédies ; elle suggère, par son existence, l’idée d’une étude de crise morale, sans péripéties, à beaux plis simples, brève, serrée comme la nature ; elle peut fournir au théâtre aussi bien que l’esthétique diverse et variée du drame. […] Le tort ne fut point à qui s’avisa qu’une tragédie pouvait gagner à être resserrée en mêmes lieu, temps et espace, mais au pédant qui en fit une règle générale, de même qu’un pédant du drame aurait tort de proscrire une action rapide et vraisemblable en une seule journée.

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