Plus tard il venait, dit-on, lui dicter en songe ses tragédies. […] Sans doute, le rôle du Chœur paraît encore démesuré dans ses tragédies. […] C’est à Eschyle que la tragédie dut son appareil et ses pompes. […] On rêve autour de ses tragédies les êtres et les formes de la nature gigantesque. […] Dans deux de ses tragédies perdues, Achille n’exprimait son deuil de Patrocle que par un mutisme farouche.
Gabriele D’Annunzio nous a donné plusieurs tragédies lyriques ; c’est son droit ; pourtant il est loin d’avoir prouvé que la tragédie convienne au lyrisme ; j’ai même le droit de dire qu’il y a chez lui un conflit très grave entre la forme et l’inspiration. […] La réaction romantique contre la tragédie est bien connue ; elle trouble encore notre jugement. […] Reprenons donc une à une les « exigences » de la tragédie telle que les théoriciens l’ont conçue. […] Mais ils n’étaient point nécessaires à la tragédie. […] Faudrait-il pour cela renoncer à la tragédie à tout jamais ?