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720. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Les professeurs qui ont eu à parler de la littérature française depuis près de trente ans, ont dû passer chacun à leur tour par quelques-uns des mêmes chemins et faire halte à très peu près aux mêmes étapes. […] Avec Malherbe, l’Ode reprise plus nettement, à moins de frais, moins chargée, plus dégagée et plus aisée dans son tour noble, ayant même son charme, tellement qu’un de ses contemporains, qui n’était pas de son école, a pu dire : La douceur de Malherbe ou l’ardeur de Ronsard ; cette Ode, plus à la latine, plus à la française, offre de grandes beautés. […] — Richelieu, après avoir lu la noble pièce que lui avait envoyée Malherbe, répondit : « Je prie Dieu que d’ici à trente ans vous nous puissiez donner de semblables témoignages de la verdeur de votre esprit, que les années n’ont pu vieillir qu’autant qu’il fallait pour l’épurer entièrement… » Le poëte était récompensé de la plus flatteuse manière ; il était admiré à son tour et compris. […] Couplets d’un beau caractère, d’un tour de galanterie noble, et qui ont été remis heureusement en musique de nos jours par Reber149. […] Sapey, mais de la thèse, devenue un livre à son tour, d’un écrivain d’ailleurs fort instruit et fort estimable, M. 

721. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Tu auras vu envahir deux fois la patrie par le reflux inévitable de l’Europe sur ce nid d’aigles qu’on appelle la France, où le conquérant, conquis à son tour, allait devenir la proie de sa proie. […] Tu auras vu tomber à son tour, presque sans secousse, ce roi mal assis sur les débris de sa maison, par la versatilité d’un peuple qui ne sait ni haïr ni aimer longtemps. […] agitateur de l’Europe à peine calmée, évocateur de guerres en Occident et en Orient, auxiliaire de l’ambition d’un roi des Alpes pour monopoliser les républiques, les trônes et les tiares en Italie ; dupe de l’Angleterre monopolisant à son tour les mers, les montagnes et les péninsules par la main d’un roi, vice-roi des tempêtes ! […] Après avoir attendu quelque temps que je prisse à mon tour la parole, et voyant que je continuais à me taire, M.  […] La royauté, défiée à son tour par cette chambre envenimée contre elle, voudra céder ou voudra lutter pour la liberté du choix de ses ministres.

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