Il avait commencé par être « romantique » (je mets ce mot pour abréger, et, du reste, il est presque juste) dans ces admirables, ou du moins étonnantes Larmes de saint Pierre qu’il avait imitées de l’italien ; c’est là qu’il y avait des vers comme ceux-ci qui feraient honneur non seulement à Desportes, mais à Ronsard, et, du reste, à n’importe qui : À peine la parole avait quitté sa bouche, Qu’un regret aussi prompt en son âme le touche ; Et, mesurant sa faute à la peine d’autrui, Voulant faire beaucoup, il ne peut davantage Que soupirer tout bas, et se mettre au visage Sur le feu de sa honte une cendre d’ennui. […] Sans y toucher, M. de Broglie relève, ou nous suggère de relever une véritable erreur de Sainte-Beuve à cet égard. […] Vous autres, arbres, vous qui êtes fixés au sein maternel, d’où monte le mystérieux chaos, vous l’écoutez par vos racines dans le sol, et partout vous ne ramenez de ces profondeurs aucune certitude… La vérité, cette charmante fugitive, être mystérieux qui dans son vol touche à peine la terre, les pierres mêmes ne sauraient l’emprisonner dans leurs cristallisations dont la dureté défie le temps, et un fou cherche à connaître ce qui fait que la brute mange, se pavane, s’accouple, allaite et périt.
Nous ne le prononcions qu’avec admiration et respect, et aussi avec cet étonnement ravi que nous éprouvons devant les êtres privilégiés qu’a touchés au front le rayon divin de la Poésie.