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622. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Il se défait à chaque scène, entraînant la pièce, qui tombe en morceaux avec lui. […] La dame pouvait être une de ces rouées malfaisantes qui brisent le coeur et l’existence des imprudents tombés dans leurs bras. […] Cependant mademoiselle Letellier vient apporter une fâcheuse nouvelle : le sinistre d’une grande banque du Havre est tombé sur la maison Fourchambault, déjà chancelante ; sa chute est imminente, si elle n’est pas étayée par un prompt secours. […] Le malheur tombe sur l’homme qui a chassé de son existence madame Bernard et son fils, et, au lieu de prendre comme une revanche cette vengeance de la destinée, la femme répudiée n’y voit qu’un devoir à remplir, qu’un pardon à mettre en action.

623. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

Tombons d’accord que l’on rencontre, dans cette épopée commencée en 1847 et publiée seulement en 1862, des blasphèmes qui ne sont pas de la première manière du poète, et de mauvais calembours qui furent de toute sa vie. […] Nous sommes à Waterloo ; nous voyons les campagnes plates avec les villages et les fermes aux noms fameux, les moulins, les fossés ; nous voyons l’armée de Napoléon au repos, l’armée de Wellington au repos, et puis les estafettes qui partent, le premier coup de canon, la mêlée, les charges, l’héroïque jeunesse qui tombe ou qui s’élance, la Vieille Garde qui donne, la vie et la mort qui s’affirment, l’une et l’autre, avec la plus effroyable énergie, dans l’espace le plus restreint et dans le temps le plus court, c’est-à-dire l’objet des plus fortes impressions et des plus durables souvenirs qui puissent se graver en nous. […] Remarquez d’ailleurs, qu’en peinture également, toutes nos préférences s’attachent aux peintres de la vie d’intérieur… Une vieille fille qui file près d’une fenêtre, d’où tombe un rayon de soleil ; une porte s’entrouvrant sur une chambre qu’on devine paisible ; la perspective d’une rue calme et déserte, retiennent longtemps notre attention et nous suggèrent mille pensées. […] La crise du roman est due, en partie, à l’erreur où nous sommes tombés, en prenant le roman pour une simple distraction et un amusement de lettrés.

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