La nuit tombe ; le vent tiédit, édulcoré Par la calme fraîcheur des pièces d’eau voisines ; On sent dans l’air du lilas neuf et des glycines, Tandis qu’un astre vieux, d’or détérioré, Émerge, puis un autre un peu moins incolore ; Or les jeunes étoiles ont aussi jailli ; Alors, honteux du premier astre trop vieilli, Voilà le ciel soudain qui le réincorpore.
Ensuite, lorsque, pendant la veille, une habitude négative trop invétérée nous demanderait pour la combattre un effort d’attention dont nous ne sommes pas capables, et que nous tombons malgré nous en distraction, la pensée qui nous occupe et se substitue pour notre attention au sens évanoui des mots est une pensée normale, correcte, cohérente en soi, et elle s’accompagne, si la distraction est à son comble, d’une parole intérieure également correcte, qui lui correspond exactement ; deux séries de mots intérieurs peuvent ainsi, par exception, coexister dans la conscience ; les uns sont écoutés et compris, les autres ne sont pas écoutés, ne sont pas compris, et nous les oublions à mesure292.