Il n’est jamais plus satisfait que quand il peut revêtir sa propre pensée de l’expression de quelque ancien sage ; et, par exemple, il tire à lui et détourne ici à son objet, en l’accommodant quelque peu, ce beau mot du philosophe Charron traitant de Dieu même : « Le plus expédient est que l’âme s’élève par-dessus tout comme en un vide vague et infini, avec un silence profond et chaste et une admiration toute pleine de craintive humilité. […] Il faut non-seulement faire soi-même ce qui convient, mais encore faire que le malade, les assistants et les choses extérieures y concourent. » Il en tire les inductions les plus légitimes sur la pratique d’Hippocrate en qui il se refuse à ne voir, comme quelques-uns, qu’un observateur diligent, mais inactif, de la marche de la maladie et un médecin expectant. […] Des amis essayèrent de le tirer de cet état sombre. […] Diez avait fort tiré parti et signalé déjà l’importance, est devenu aux mains de M. […] Il y a une belle remarque d’Hippocrate dans son Traité des Airs, des Eaux et des Lieux : « Ce sont, dit-il, les changements du tout au tout qui, éveillant l’intelligence humaine, la tirent de l’immobilité.
En tira-t-il meilleur parti plus tard, lorsqu’il alla ou retourna à Alexandrie ? […] Ménalcas, qui a provoqué, donne le thème ; Daphnis le reprend, le varie, l’embellit, et en tire de nouvelles douceurs. […] Le ton de Lycidas répond d’abord à son air, et tout ce qu’il touche s’anime aussitôt : « Simichidas, dit-il (c’est le nom sous lequel Théocrite s’est ici personnifié), où donc tires-tu de ce pas par ce soleil de midi, quand le lézard lui-même dort sur les haies et que l’alouette huppée ne vague plus ? […] Simétha, comme elle-même l’indique en son brusque monologue tout entrecoupé d’apostrophes passionnées, jette successivement dans le feu de la farine, des feuilles de laurier ; elle fait fondre de la cire, et de chaque objet tour à tour elle tire quelque application à Delphis (c’est le nom de l’infidèle) : « Comme je fais fondre cette cire sous les auspices de la déesse, puisse de même le Myndien Delphis fondre à l’instant sous l’amour ! […] Quant à présent, poursuit-il, il n’a que des actions de grâces à rendre à Cypris d’abord, et puis à celle qui, en l’envoyant appeler, l’a tiré véritablement du feu où il était déjà à demi consumé.