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1027. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Ils ont à eux une façon d’idiome hiératique que le vulgaire n’entend pas ; c’est un patois hiéroglyphique qu’il faut étudier longtemps avant de le comprendre ; je sais que ces formules particulières servent souvent à voiler bien des opinions fausses, bien des découvertes insensées, bien des théories absurdes, mais je sais aussi qu’elles recouvrent parfois de merveilleuses histoires, pleines de féeries, pleines d’aventures magiques arrivées entre des astres, entre des métaux, entre ces mille atomes qui nous entourent et que nous ne soupçonnons pas. […] Les gens du monde, au contraire, le trouvent obscur, ils ne comprennent pas son côté scientifique, ils se creusent la tête pour deviner le mot de certaines énigmes algébriques, ils ignorent la valeur de certains termes, ils passent des pages et même des chapitres, parce qu’ils y rencontrent de la fatigue ou de l’ennui, ils s’endorment sur les théories et ne se réveillent qu’aux descriptions.

1028. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

Ceux qui parlent ainsi n’avaient pas présent au souvenir le remarquable passage où Vicq d’Azyr commente ce mot de Buffon : « Voilà ce que j’aperçois par la vue de l’esprit », et où il le montre dans ses diverses théories faisant en effet tout ce qu’on peut attendre de l’esprit, devançant l’observation, et arrivant au but sans avoir passé par les sentiers pénibles de l’expérience.

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