I Pendant que la comédie s’en va mourant sur tous les théâtres de l’Europe, pendant que toutes les pièces qu’on y joue ressemblent — tant elles se copient les unes les autres — au gant retourné de l’escamoteur qui a la prétention de faire des tours différents toujours avec le même gant, il se publie parfois, trop rarement, il est vrai, avec un sang-froid et un sérieux imperturbable, des livres d’un comique profond et achevé qui ne sont plus de la comédie de convention, mais de la bonne et brave comédie de nature humaine. […] en tout pays et sur tout théâtre, une telle donnée serait comique. […] Comment Thomas Carlyle, qui a été si cruellement rieur dans des sujets poignants, — qui, dans son Histoire de la Révolution française nous a raconté avec la méprisante gaîté d’un fossoyeur de Shakespeare les folies d’étiquette imbécile qui perdirent tout, lors de la fuite de Louis XVI et de Marie-Antoinette à Varennes, — nous aurait-il peint cette situation, exceptionnelle, même au théâtre, — et tout ce que cette situation engendre !
Sa première industrie fut de garder les chevaux des seigneurs à la porte des théâtres. […] Shakespeare devint peu à peu ainsi directeur du théâtre et chef d’une troupe de comédiens. […] Elle avait découvert à Villejuif, près de Paris, le jeune Baron, enfant prodige, qui jouait en maître sur son théâtre. […] Qui, depuis sa mort, a tenu plus sûrement le théâtre comique que Baron ? […] Ils ne sont jamais inutiles sur le théâtre: ils jouent presque aussi bien quand ils écoutent que quand ils parlent.