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559. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

Je me souviens qu’un dimanche j’étais monté au sommet d’une colline, d’où la vue s’étendait, presque infinie, sur des terres toutes cultivées où les villages ne semblaient que des points blancs perdus dans la moisson. […] Ils venaient à l’appel de la corne de cuivre, les gars de ferme, un bâton à la main, des brins d’herbe et de la terre encore attachés à la semelle de leurs souliers du dimanche, ils tendaient le bras par-dessus les épines, ils sautaient les talus ; elles venaient aussi, les filles roses, gardeuses de vaches, hébétées de silence, et même les fermières, un peu honteuses d’être vues et pressées de rentrer à la maison. […] Un fil mystérieux relie la mère patrie avec les îles et les continents de toute la terre, comme ces lignes légères, tracées sur les cartes de géographie, et qui marquent la route normale des vaisseaux, la route aussi de la pensée humaine. […] Ceux qui bâtissaient les cathédrales, les sculpteurs et les verriers qui les faisaient si belles, je veux bien qu’ils eussent l’intention d’honorer le ciel, mais ils voulaient aussi orner la terre, et ravir les yeux des hommes. […] La Terre qui meurt, par René Bazin », mars 1899, p. 127-135, Gallica].

560. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Ensuite le monde agrandi par les découvertes sur la terre et dans le ciel. […] Il se retira alors à Argenton, dans ses terres, sans regrets, semble-t-il, et sans plus d’ambition. […] Nous sommes sur la terre pour ne pas nous en soucier. […] Il doit surtout connaître cette terre où la destinée l’a placé, pour s’y accommoder le mieux possible. […] La liberté de conscience lui paraît un monstre exécrable qu’il faut exterminer de la terre.

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