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333. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

Le bon sens de Pasquier le préserva, dès le premier jour, de cet excès qui avait accompagné le triomphe de la Renaissance, et qui faisait que les doctes dédaignaient d’employer d’autre langage que celui des anciens Romains : Les dignités de notre France, disait Pasquier, les instruments militaires, les termes de notre pratique, bref la moitié des choses dont nous usons aujourd’hui, sont changées et n’ont aucune communauté avec le langage de Rome. […] Chaque profession, en effet, nourrit à sa manière de bons esprits qui trouvent, dans le sujet habituel qu’ils ont en main, des expressions heureuses, des termes hardis et naturels, dont un bon écrivain peut faire ensuite son profit, mais dont seul il ne se serait pas avisé. […] Enfin, Pasquier, dans ses bons endroits, nous offre le plus bel ordinaire de la langue du xvie  siècle, bans la chaîne de la tradition, il forme un terme moyen, un anneau solide entre les bons écrivains du xve  siècle, tels qu’Alain Chartier, et les bons écrivains du xviie , tels que Patru ou Bourdaloue.

334. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Pour bien traiter une question, il faut, dit-on, fixer le sens des termes avant de s’en servir. […] Tel est le sort d’une littérature arrivée au terme de son entier développement. […] On fait des expressions trouvées avec des barbarismes, des tours nouveaux avec des solécismes, et des idées neuves avec des termes impropres.

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