Peut-être serait-il sage de s’en tenir à cette différence forcée, sans l’accentuer encore en la formulant. […] Le théâtre est une sorte de tribunal où l’on est tenu de produire des preuves visibles et tangibles pour être cru. […] Mais le sentiment patriotique a changé de mesure, le mot nation est trop vaste, trop vague peut-être pour tenir en un poème. […] Le romancier, lui, s’en tient à l’hypothèse, à l’idée préconçue, à l’imagination, qui est précisément la part de l’idéalisme véritable dans la science. […] Mais les réalistes, eux, s’en tiennent de parti pris aux grotesques, aux avortés, aux monstrueux.
Je me consolai de sa cruauté avec la facilité qui m’étoit assez naturelle… » Mlle de La Vergne, âgée de vingt ans, n’eut besoin que de sa raison pour tenir peu de compte au prisonnier entreprenant de ce caprice désœuvré et banal, si vite consolé. […] Il oublie que Voiture, tant qu’il vécut, tint le dé en ce monde-là ; or, on sait, en fait d’esprit, mais aussi en fait de goût, ce qu’était Voiture. […] Zayde tient en quelque sorte un milieu entre l’Astrée et les romans de l’abbé Prevost, et fait la chaîne de l’une aux autres. […] Il est touchant de penser dans quelle situation particulière naquirent ces êtres si charmants, si purs, ces personnages nobles et sans tache, ces sentiments si frais, si accomplis, si tendres ; comme Mme de La Fayette mit là tout ce que son âme aimante et poétique tenait en réserve de premiers rêves toujours chéris, et comme M. de La Rochefoucauld se plut sans doute à retrouver dans M. de Nemours cette fleur brillante de chevalerie dont il avait trop mésusé, et, en quelque sorte, un miroir embelli où recommençait sa jeunesse117. […] Mais je disois à ces personnes si précipitées dans leurs jugements : Mme de La Fayette n’est pas folle ; et je m’en tenois là.