Mais, sauf des cas exceptionnels, nous ne l’exprimons pas, même en parole intérieure, tant il est spontané, rapide et facile ; il ne nous prend aucun temps ; il ne nous coûte aucune peine. […] L’antithèse de ces deux jugements est celle de l’espace et de la durée : la perception externe enveloppe toujours d’une façon ou d’une autre l’affirmation de l’étendue ; de même, la reconnaissance est l’affirmation du temps ; — non pas du temps, dira-t-on, mais du passé seulement ; — du passé, en effet, c’est-à-dire du temps, du temps réel, car le présent est un point indivisible, un néant de durée, qui ne peut contenir aucun événement ; l’avenir n’est qu’une hypothèse, un simple possible auquel nous croyons ; ce n’est pas une réalité dont nous ne puissions douter. […] Tout au contraire, ce que je me suis dit à moi-même, la plupart du temps, ne vaut pas la peine d’être retenu. […] Des clichés de Shakespeare, des lignes issues de livres qu’elle avait lus dans le temps lui revenaient à la mémoire lorsqu’elle souffrait ; elle les répétait inlassablement. […] Alors seulement il peut se figurer par analogie un temps où lui-même n’était pas, mais où d’autres êtres vivaient.
Le véritable critique, en ce temps-là, c’était le roi. […] Malheur à qui s’attriste, et mal conseillé qui se plaint de la cruauté des temps. […] En ce temps-là l’Église, qui regrettait le bon temps des guerres religieuses, avait remplacé la guerre civile par mille querelles. […] En ce temps-là Molière ne s’amusait qu’à jouer la comédie et non pas à en faire. […] De notre temps, le journal était de moitié moins grand que du vôtre, et du temps de Geoffroy tout le feuilleton d’aujourd’hui ne serait pas entré dans la feuille entière.