Le style des Ballades a les tons merveilleux d’un tableau de Van Eyck ou bien d’un conte de […] Van Bever Empruntant, sous les contours fallacieux de la prose, la plastique et la rythmique du vers, mêlant aux images les plus transparentes le coloris violent des réalités, l’art de ce poète s’affirme en petits tableaux parfaitement achevés, où l’habileté du peintre ne le cède en rien au lyrisme de l’évocateur.
En parcourant les tableaux des vicissitudes humaines tracés par Racine, on croit errer dans les parcs abandonnés de Versailles : ils sont vastes et tristes ; mais, à travers leur solitude, on distingue la main régulière des arts, et les vestiges des grandeurs : Je ne vois que des tours que la cendre a couvertes, Un fleuve teint de sang, des campagnes désertes. Les tableaux de Virgile, sans être moins nobles, ne sont pas bornés à de certaines perspectives de la vie ; ils représentent toute la nature : ce sont les profondeurs des forêts, l’aspect des montagnes, les rivages de la mer, où des femmes exilées regardent, en pleurant, l’immensité des flots : Cunctaeque profundum Pontum adspectabant flentes.