On appelle un effet de lumière en peinture ce que vous avez vu dans le tableau de Corésus, un mélange des ombres et de la lumière, vrai, fort et piquant : moment poétique qui vous arrête et vous étonne. […] Si dans un tableau la vérité des lumières se joint à celle de la couleur, tout est pardonné, du moins dans le premier instant. […] Nos pas s’arrêtent involontairement ; nos regards se promènent sur la toile magique, et nous nous écrions : quel tableau ! […] Ainsi que la couleur générale d’un tableau, la lumière générale a son ton.
. ; surtout cette pièce de La Leçon de flûte, que je citerai tout entière pour donner une idée de ce poète qui rappelle ici André Chénier et le Poussin : J’étais resté longtemps les yeux sur un tableau Où j’avais retrouvé Théocrite et Belleau, Fraîche idylle aux bosquets de Sicile ravie Ayant bu la lumière et respiré la vie. Ce tableau représente, en un verger sacré, Un vieux pâtre taillant une flûte, entouré D’un beau groupe d’enfants aux têtes attentives, Qui se pressent, muets, dans des poses naïves. […] Or, je ne sais par quel sortilège exécrable, Dans cet homme flétri, dégradé, lamentable, Je revoyais l’enfant du tableau contemplé, Les traits purs de l’enfant sérieux et bouclé. […] Ô tableaux !