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654. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

Son succès, — ce succès inouï, quoique explicable, puisqu’il tenait aux sentiments les plus généraux et les plus habituels à la moyenne des hommes, — son succès lui avait mis le cœur au ventre, — et elle a beaucoup de cœur, Craven, — et le ventre, — je ne dis pas la tête, — s’est mis à pondre et à couver, avec une déplorable fécondité ! […] Mme Craven est devenue une tête à couronnes comme on est une tête à perruques.

655. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

L’Histoire gagne en beauté humaine et en moralité sensible lorsqu’elle montre à travers la chaste amitié de Mathilde, qui l’adoucit, mais ne la change pas, cette tête moïsiaque d’Hildebrand, toujours plus haute que les calomnies qui veulent monter jusqu’à elle, et qui les domine de son impassible majesté. […] Écartez le Pape, la splendeur se retire de cette tête autour de laquelle Renée essaierait en vain d’attacher avec tout son talent une auréole, et la voilà qui n’est plus qu’une de ces individualités féodales comme il en passa tant, pour s’y perdre, dans cette histoire d’Italie où le savant Ferrari comptait avec désespoir sept mille révolutions. […] Et tel est, du reste, à toute page, le caractère de cette histoire, où l’historien, qui, nous l’avons dit, n’est pas catholique de foi, est catholique de vue à force d’avoir la tête politique !

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