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415. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVI. Médecine Tessier »

Tessier, on voit que l’esprit de ce redoutable discuteur doit fomenter, depuis longtemps déjà, une vaste théorie de son art, et il est impossible de ne pas tenir compte de ce qu’on aperçoit d’un système qui, sans doute, se dégagera plus tard, avec la double force de ses développements et de son ensemble. Si nous pouvions, par le peu que nous en dirons aujourd’hui, avancer le moment où ce système, parachevé et complet, sortira de l’esprit auquel il a donné tant de résistance et de vigueur contre les tendances d’un enseignement vicieux et funeste, nous croirions avoir fait assez.

416. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Étranger à tout esprit de système, mais obéissant à cette impulsion qui entraînait la classe de la société à laquelle il appartenait, le père d’Étienne désirait avec ardeur que son enfant reçût une instruction supérieure à la sienne. […] Évidemment, il y a eu chez David, à cette époque, un retour à la naïveté qui a été d’autant plus marqué, qu’il n’a pas été provoqué par un système préconçu. […] L’art, dans ce cas, n’est plus un but, mais un moyen, l’art ne doit être employé qu’au profit de certaines idées et pour affermir et faire triompher un système déterminé. […] Ainsi, sans parler des tableaux de Polygnote, dont la description ne nous donne qu’une idée vague, la plupart des compositions de Giotto, de Signorelli, de Fra-Angelico et de Pérugin sont disposées d’après ce système. […] Ainsi, ce fut avec une naïveté vraiment remarquable qu’il éloigna de sa pensée ses premiers systèmes et le souvenir des ouvrages de l’antiquité, quand il résolut de faire, comme il le disait lui-même, une peinture-portrait du couronnement de Napoléon.

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