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801. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Charles-Emmanuel Nodier doit être né à Besançon le 29 avril 1780, si tant est qu’il s’en souvienne rigoureusement lui-même ; le contrariant Quérard le fait naître en 1783 seulement ; Weiss, son ami d’enfance, le suppose né en 1781. […] A travers le chimérique de l’action, le vague et l’exalté des caractères, on y peut relever quelques tableaux de nature qui rappelaient alors les touches encore récentes de Bernardin de Saint-Pierre, et qui supposaient le voisinage prochain de Chateaubriand et d’Oberman. […] Toujours mêmes couleurs éparses, mêmes complaintes égarées, même affreuse catastrophe, L’inconnu, auteur supposé des Tristes, se tue d’un coup de lime au cœur, comme Charles Munster (le peintre de Saltzbourg) se noyait dans le Danube, comme Gaston dans Adéle se fait, je crois, sauter la tête.

802. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

Sa jeune amie, devenue lady Élisabeth Forster, vivait en tiers avec elle dans le palais du duc ; l’épouse complaisante favorisa les amours de son mari et de son amie ; elle feignit d’accoucher d’un fils ; ce fils supposé passait pour être le fruit du commerce concerté d’Élisabeth Forster avec le duc de Devonshire. La première duchesse mourut sans révéler le secret ; le vieux duc épousa la mère de son fils, en sorte que l’enfant supposé était en réalité le fils du vieux duc et de la nouvelle duchesse de Devonshire ; seulement cette naissance était anticipée et illégitime. […] Leur intimité allait jusqu’à faire supposer entre eux une union plus intime par un mariage secret ; le cardinal n’était point lié aux Ordres.

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