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549. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Vous m’enseignez, dit-il, le chemin qu’il faut suivre. […] Passons donc sur ces exclamations qui sont agréables, mais un peu fades, et lisons ce qui suit : Echo, qui ne tait rien, vous conta ces amours ; Vous les vîtes gravés au fond des antres sourds : Faites que j’en retrouve au temple de Mémoire Les monuments sacrés, sources de votre gloire, Et que, m’étant formé sous vos savantes mains, Ces vers puissent passer aux derniers des humains ! […] Bien souvent ils chantaient les douceurs de leurs peines : Et quelquefois assis sur le bord des fontaines, Tandis que cent cailloux, luttant à chaque bond, Suivaient les longs replis du cristal vagabond : Voyez, disait Vénus… Et elle va dire des vers de Lamartine, je vous préviens. […] Souvent, pour divertir leur ardeur mutuelle, Ils dansaient aux chansons, de Nymphes entourés ; Combien de fois la lune a leurs pas éclairés… Suit la description, qui est moins belle dans ce qui suit que dans ce que je vous ai lu. […] Seulement, voici, pour moi, ce qui est intéressant et curieux : Ragotin abonde en récits, en narrations, naturellement   je dis naturellement, puisque La Fontaine suivait un peu le texte de Scarron et que le texte de Scarron est tout en récits   d’autre part, comme La Fontaine est un narrateur admirable et comme il connaît son talent à cet égard, il ne s’est pas refusé de traduire en vers quelques-uns des récits de Scarron, et ce petit travail que vous pouvez trouver futile, frivole, était estimé des gens du dix-septième siècle, très estimé même.

550. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Si nous n’exercions tour à tour tous nos organes de la manière la plus complexe, il se produirait en nous une sorte de pléthore nerveuse, suivie d’atrophie. […] L’évolution esthétique, des raisons que nous avons indiquées, est toujours en retard sur révolution morale : elle la suit pourtant. […] De là une seconde règle : les consonnes qui suivent la voyelle de la rime doivent toujours avoir un son identique. […] Si, pour suivre la pensée du poète, il nous faut déployer la même somme d’attention que pour suivre une théorie de Kant, que gagnons-nous à ne pas lire Kant lui-même ?  […] » Malheur à ceux qui ne comprennent pas les « nouvelles voluptés de l’oreille », et qui refusent de suivre M. 

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