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2360. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Quatre torchères dorées, d’un style pompadour, qui s’étonnaient de se trouver en pareil lieu, les mettaient en pleine lumière, et faisaient briller leurs toilettes, vraiment élégantes et belles. […] En un volume paru chez Calmann-Lévy, on vient de réunir sous le titre de : Dernières pages, quelques morceaux laissés inachevés par George Sand ; ce sont bien, on en jugera par les dates, les dernières productions du grand écrivain ; quant au charme, à la fermeté du style, on les trouve aussi bien dans ces pages jetées au hasard que dans les meilleurs romans de l’auteur ; la grande conception, l’architecture, y manquent, volontairement, et ce sont des matériaux qui eussent bien certainement pris place dans une œuvre nouvelle. […] On juge, d’après ces extraits, du style général de l’ouvrage ; si nous avons insisté sur ce livre qui n’est qu’une réimpression, c’est qu’il nous a paru sortir de la banalité et du commun de trop d’œuvres modernes. […] Ce gros et malpropre pédant, lourd, ennuyeux, fastidieux, seccator, maniaque, sans idées, sans originalité, sans esprit, sans style, sans verve, type de vertus négatives et d’impuissance, insulteur de Victor Hugo, de Lamartine, de Chateaubriand, de Casimir Delavigne, de Scribe, de Paul Delaroche, d’Horace Vernet, d’Ary Scheffer, trouble-fête qui priva, pendant vingt ans, nos Expositions des chefs-d’œuvre de nos maîtres, Gustave Planche a été une des erreurs de M.  […] Le véritable caractère national allemand, c’est la lourdeur ; elle éclate dans leur démarche, dans leur manière d’être et d’agir, leur langue, leurs récits, leurs discours, leurs écrits, dans leur façon de comprendre et de penser, mais tout spécialement dans leur style.

2361. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Des quinze chapitres qui composent le volume et dont quelques-uns ont paru dans le Figaro, découlent toutes ces vérités ; c’est une femme qui a écrit ce livre, une femme comme toutes les autres honnêtes femmes françaises, au style différent peut-être, mais au cœur pareil ; voilà un bon document pour les jugeurs, pour les auteurs qui veulent savoir ce que c’est qu’une épouse, une mère, une fille de notre temps. […] La vérité est que je sens bien mieux dans Le Petit Margemont une imitation volontaire du style de Mme de La Fayette qu’une rencontre qui serait assez naturelle, après tout, puisque la littérature, comme les autres arts, est condamnée à tourner dans un cercle, et qu’en avançant on ne fait autre chose que se rapprocher du point de départ, qui est la vérité dans le sentiment et dans l’expression du sentiment. […] La Bruyère lui-même aura beau dire que le style de Molière n’est qu’un jargon, le style de Molière restera un éternel exemple et le style de La Bruyère aussi.

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