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2482. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Rappelons seulement que l’observation, par les sens et par la conscience, des faits normaux et des états morbides nous révèle l’insuffisance des explications physiologiques de la mémoire, l’impossibilité d’attribuer la conservation des souvenirs au cerveau, et d’autre part la possibilité de suivre à la trace les dilatations successives de la mémoire, depuis le point où elle se resserre pour ne livrer que ce qui est strictement nécessaire à l’action présente, jusqu’au plan extrême où elle étale tout entier l’indestructible passé : nous disions métaphoriquement que nous allions ainsi du sommet à la base du cône.

2483. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Lorsque dans la suite de la vie, nous venons à appercevoir d’autres objets, si nous sentons que l’un de ces nouveaux objets nous affecte de la même maniere dont nous nous ressouvenons qu’un autre nous a affectés, nous disons que cet objet nouveau est de même espece que tel ancien : s’il nous affecte différemment, nous le rapportons à l’espece à laquelle il nous paroît convenir, c’est-à-dire, que notre imagination le place dans la classe de ses semblables ; ce n’est donc que le souvenir d’un sentiment pareil qui nous fait rapporter tel objet à telle espece : le nom d’une espece est le nom du point de réunion auquel nous rapportons les divers objets particuliers qui ont excité en nous une affection ou sensation pareille.

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