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940. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Ces paroles me donnèrent tant d’aversion pour ce Torrigiani, à cause de l’admiration que j’avais pour Michel-Ange, que, bien loin d’avoir le désir de le suivre en Angleterre, je ne pouvais souffrir de le voir. […] J’y trouvais un si grand plaisir, que j’oubliais entièrement tout ce que j’avais souffert ; et, tout le jour, je chantais des psaumes ou des cantiques à sa gloire. […] Voyant bien, à ces paroles, qu’ils venaient pour accroître mes maux, mais préparé à tout souffrir, je lui répondis : J’ai tourné vers ce Dieu, roi des cieux, toutes les pensées de mon âme, de sorte qu’il ne reste rien pour vous.

941. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Le cardinal voulait que je ne me séparasse point de lui, à cause des dangers que je pouvais courir ; mais je le suppliai de me laisser aller par Florence, où je voulais embrasser ma sœur, qui avait tant souffert de mes malheurs, et deux cousines, religieuses à Viterbe, où elles gouvernaient un riche monastère, et qui avaient tant fait de prières et récité d’oraisons pour obtenir la grâce de Dieu en ma faveur. » Une tragique aventure l’attendait à Sienne. […] J’eus beau lui représenter que le roi m’avait donné ce logement pour moi et mes gens, et que je ne voulais y souffrir personne autre ; cet homme était fier, audacieux et violent ; il me répondit qu’il voulait faire ce qui lui plairait, et que c’était donner de la tête contre une muraille, que de s’opposer à lui et à M. de Villeroy. […] Mais il savait tout ce que j’avais souffert, et il refusa absolument de se remettre à son service.

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