Lorsqu’il écrivait la Popularité, cette vérité ne souffrait guère de contradiction ; cinq ans plus tard, sans changer de langage, il eût compris que la corruption ne travaille pas moins sûrement que la popularité à la ruine des droits, au sacrifice des intérêts généraux ; sans effacer ses premières paroles, il eût écrit sur la corruption un ïambe digne de ses frères aînés.
Goethe et Byron, inépuisables sujets d’étude pour ceux qui veulent connaître à fond le génie moderne et comprendre tout ce que l’intelligence ajoute à la douleur, ont créé sous nos yeux toute une famille de prétendus poètes qui, sans eux, n’eussent jamais songé à nous entretenir de leurs rêveries, de leurs angoisses, qui se glorifient dans leur souffrance, et qui pourtant n’ont rien souffert, qui s’affublent gauchement du manteau de Faust ou de Manfred, et se croient ingénument en butte aux traits de la colère céleste.