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2696. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Il ne publia rien de son vivant ; il ne disposa rien pour l’avenir ; heureux de jouir à l’instant même, il mit une négligence de galant homme à assurer le sort futur de ses œuvres, et il sembla ne viser qu’à une gloire, à faire que ceux qui l’avaient connu et goûté dissent après lui : « Il n’y a eu, il n’y aura jamais qu’un Voiture. » La livrée qu’avait l’esprit en son temps, il la prit, il la donna aux autres en renchérissant, et se contentant de la marquer d’un tour unique qui était le sien.

2697. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

Il montre quel a été le bonheur de Henri IV, jusque dans ses traverses, puisqu’il en était si valeureusement sorti : Depuis son avènement au royaume (1589), il a employé huit années à le remettre à son obéissance ; lesquelles, quoique pénibles, ont été les plus heureuses de sa vie : car, augmentant sa réputation, il augmentait son État : le vrai heur d’un prince magnanime ne consiste pas à posséder longuement un grand empire qui ne lui serve qu’à se plonger dans les voluptés, mais bien à d’un petit en faire un grand, et à contenter, non son corps, mais son courage.

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