Mais du jour où, dans une province de Judée éloignée de Jérusalem, sur une colline verdoyante, non loin de la mer de Galilée, au milieu d’une population de pauvres, de pêcheurs, de femmes et d’enfants, le Nazaréen, âgé de trente ans environ, simple particulier, sans autorité visible, nullement conducteur de nation, ne puisant qu’en lui-même le sentiment de la mission divine dont il se faisait l’organe inspiré comme un fils l’est par son père, se mit à parler en cette sorte, de cette manière pleine à la fois de douceur et de force, de tendresse et de hardiesse, « d’innocence et de vaillance », un nouvel âge moral commençait. […] Ce qui caractérise le Discours de la montagne et les autres paroles et paraboles de Jésus, ce n’est pas cette charité qui se rapporte uniquement à l’équité et à la stricte justice et à laquelle on arrive avec un cœur sain et un esprit droit, c’est quelque chose d’inconnu à la chair et au sang et à la seule raison, c’est une sorte d’ivresse innocente et pure, échappant à la règle et supérieure à la loi, saintement imprévoyante, étrangère à tout calcul, à toute prévision positive, confiante sans réserve en Celui qui voit et qui sait tout, et comptant, pour récompense dernière, sur l’avènement de ce royaume de Dieu dont les promesses ne sauraient manquer : « Et moi je vous dis de ne point résister au mal que l’on veut vous faire : mais si quelqu’un vous a frappé sur la joue droite, présentez-lui encore l’autre. […] C’est une sorte de signalement qu’est censé envoyer au Sénat romain un Lentulus, gouverneur de la Judée, dans le temps où les prédications de Jésus commençaient à faire du bruit : « On voit à présent en Judée un homme d’une vertu singulière qu’on appelle Jésus-Christ. […] Il ressuscite les morts et guérit toutes sortes de maladies par la parole ou par l’attouchement.
Cet Hannon est hideux à voir et grotesque ; il est couvert par tout le corps d’une lèpre pâle, d’une sorte d’éléphantiasis ; lui, son appareil et son cortège, sont décrits de point en point : sa maladie surtout tient une grande place. […] Mieux vaut, ce me semble, laisser ces sortes d’histoires où on les trouve. […] C’est au sortir de là qu’Hamilcar se met à visiter sa maison qu’il a depuis si longtemps quittée, et ses magasins, ses entrepôts, ses cachettes secrètes, les caveaux où gisent accumulées des richesses de toute sorte qui nous sont énumérées avec la minutie et l’exactitude d’un inventaire : exactitude est trop peu dire, car nous avons affaire ici à un commissaire-priseur qui s’amuse, et qui, dans le caveau des pierreries, se plaira, par exemple, à nous dénombrer toutes les merveilles minéralogiques imaginables, et jusqu’à des escarboucles « formées par l’urine des lynx. » C’est passer la mesure et laisser trop voir le bout de l’oreille du dilettante mystificateur. […] Il y a, à cet endroit, une peinture du Python ou serpent familier, qui est très-caressée par l’auteur : sans y chercher malice autant qu’on le pourrait, je me demande si c’était bien la peine d’aller nous ressusciter tout exprès une sœur d’Hannibal pour nous la montrer batifolant de la sorte, dans son belvédère, avec son serpent.