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1320. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Le premier devoir, en effet, la première vérité à observer en ces sortes d’études, c’est la mesure et la nuance de ton, la discrétion de détails, le sentiment toujours attentif et un peu mitigé, qui règnent dans le commerce du critique avec les contemporains qu’il honore et qu’il admire. […] Dès 1815, lors de la publication de son premier recueil, on l’avait prévenu, avec une sorte d’indulgence, qu’il prît garde de recommencer, parce qu’on serait, à regret, contraint de sacrifier une autre fois Bacchantes, Gaudrioles, Frétillons et ces Demoiselles, au décorum universitaire : on croyait jusque-là devoir quelque ménagement à l’auteur du Roi d’Yvetot. […] Je veux dire qu’il aurait traversé de la sorte trois générations, de cinq ans chacune ; longévité la plus homérique en notre âge.

1321. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

De la sorte, la critique, se sentant comme en pure perte, sans appui au dehors et sans limite, s’est évanouie. […] Nisard, il a de plus en plus, en effet, accru ses qualités sérieuses, ses connaissances diverses ; il prend intérêt à toutes sortes de choses, peinture, machines, histoire, etc., et y porte une expression abondante, redondante quelquefois, mais facile, claire, sensée, une foule d’observations morales qui plaisent à beaucoup d’esprits modérés et distingués, qui enchantent beaucoup d’esprits solides, qui ne satisfont peut-être pas toujours au même degré quelques délicats, subtils et dédaigneux. […] Nisard, a constitué la prose, a été surfait de cette sorte, puis mis presque à l’oubli ; et le premier qui ait rappelé et fait de nouveau valoir ses vrais titres à cette constitution de la prose française, c’est… qui ?

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