Une feuille du soir, à court de vocables, représenta sur sa première page, le soleil plongeant dans l’océan. […] Les brasseries à femmes du boulevard Saint-Michel débordaient sur le trottoir en échafaudage ; on achetait au poids de l’or le droit d’y cuire au soleil, en s’arrosant de bière frelatée. […] Les régimes politiques s’étaient succédés depuis 1789, avec une rapidité si vertigineuse, que l’art de renier ses opinions et de saluer le soleil levant, était cultivé comme une nécessité de la lutte pour l’existence14. […] La Révolution de 1830 remit à la mode Voltaire et la libre-pensée ; Victor Hugo, ce tournesol, que sa nature condamnait à tourner avec le soleil, déposa, comme une cuisinière son tablier, son légitimisme et son catholicisme de circonstance.
Écoutez-en seulement les derniers vers ; ils rappellent, par leur fruste énergie, le poil hérissé et la gueule sanglante de ce sanglier de Calydon qu’on voit sur la place du marché de Florence : Ainsi, quand, désertant sa bauge solitaire, Le sanglier, frappé de mort, Est là, tout palpitant, étendu sur la terre, Et sous le soleil qui le mord ; Lorsque, blanchi de bave et la langue tirée, Ne bougeant plus en ses liens, Il meurt, et que la trompe a sonné la curée À toute la meute des chiens ; Toute la meute, alors, comme une vague immense, Bondit ; alors chaque mâtin Hurle en signe de joie, et prépare d’avance Ses larges crocs pour le festin. […] XIV À côté de l’école de Ronsard, qui triomphait à l’hôtel de Rambouillet, et en opposition avec elle, il s’était formé une école pédantesque, pénible, lourde, gauche, inhabilement imitatrice, mais très orgueilleuse et très puissante, dont Pradon, Chapelain et d’autres écrivains estimables, mais sans génie, étaient les soleils, selon l’expression de Boileau ; école littéraire qui s’était emparée par la prétention, par la camaraderie et par la suffisance, de la cour, des salons, de ce qu’on appelait alors les ruelles, et surtout des faveurs lucratives du gouvernement. […] — À peine le soleil fait ouvrir les boutiques. […] Le soleil en naissant la regarde d’abord, Et le mont la défend des outrages du nord.