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1613. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Je n’aime que les vérités de bon sens, celles qui se peuvent prouver par raisonnement certain, et qui sont aussi claires que la lumière du soleil. […] Les rayons du soleil vous baisent trop souvent ; Vos cheveux souffrent trop les caresses du vent ; etc. […] Dès le premier acte, il y a le récit d’un songe qui, par sa légèreté d’allure, par sa vivacité de langue, a enchanté tout le public : Je me suis figuré, dans mon premier sommeil, Être dans un jardin au lever du soleil, Que l’aurore vermeille avec ses doigts de rose Avait semé de fleurs nouvellement écloses ; Là sur les bords charmants d’un superbe canal, Qui reçoit dans son sein un torrent de cristal, Où cent flots écumant et tombant en cascades Semblaient être poussés par autant de naïades ; Là, dis-je, reposant sur un lit de roseaux, Je vous vois sur un char sortir du fond des eaux ; Vous aviez de Vénus et l’habit et la mine ; Cent mille amours poussaient une conque marine ; Et les zéphyrs badins, volant de toutes parts, Faisaient au gré des airs flotter des étendards.

1614. (1881) Le naturalisme au théatre

Entre les personnages en peplum qui se promènent avec des confidents et discutent sans fin leurs passions, et les personnages en pourpoint qui font les grands bras et qui s’agitent comme des hannetons grisés de soleil, il n’y a pas de choix à faire, les uns et les autres sont aussi parfaitement inacceptables. […] on ne voyait pas les paysages réels, tels qu’ils s’élargissent par les temps de soleil ou de pluie. […] Il serait absurde de croire qu’on pourra transporter la nature telle quelle sur les planches, planter de vrais arbres, avoir de vraies maisons, éclairées par de vrais soleils. […] Paul Delair croit être un poète parce qu’il a abusé là dedans des lions et des étoiles, du soleil et des fleurs, il se trompe étrangement.

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