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1510. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Tout l’alimente : « la fable et le roman, Didon, Tancrède, Héloïse, Werther, Paul et sa Virginie. » Elle aime l’ombre des bois, les bords d’un ruisseau, le coucher du soleil, les aspects de l’automne ; elle chérit les ruines, et plus particulièrement les cimetières. […] Dimanche, j’ai été voir coucher le soleil sur la place de l’esplanade : il était menaçant comme les feux de l’enfer. […] D’abord fou de douleur, Élie, après une crise plus violente, se réveille guéri, et abandonnant nos tristes régions, privées de soleil, il va recommencer une nouvelle existence sous le ciel de l’Amérique. […] Je désire que l’épitaphe de mon livre soit : Adieu trop inféconde terre, Fléaux humains, soleil glacé ; Comme un fantôme solitaire, Inaperçu j’aurai passé. […] Quelques semaines après, il paraît devenu étranger aux influences du dehors, mais son bonheur n’y a rien gagné ; il consigne cette note, le 17 juillet » : J’écris sur le déclin d’une belle journée… mais ce beau soleil, qui me fait ordinairement tant de bien, a passé sur moi comme sur un astre éteint ; il m’a laissé comme il m’a trouvé, froid, glacé, insensible à toute impression extérieure, et souffrant, dans le peu de moi qui vit encore, des épreuves stériles et misérables.

1511. (1925) Dissociations

oui, je veux bien qu’il y ait des miracles, mais ce ne sont pas les choses extraordinaires qui sont miraculeuses, mais celles de tous les jours : le soleil qui se lève, la feuille qui s’ouvre, le grain de blé qui lève et nous-mêmes, qui vivons, qui pensons, qui sentons le chaud et le froid, dont l’émotion constricte le cœur et tout le reste. […] Je vois, par exemple, des couvreurs qui refont un toit sous mes yeux et qui passent tout le jour sur un échafaudage, au soleil.

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