Ramond n’excelle pas moins à donner l’impression des diverses heures du jour, celle du soir et du couchant, — soit qu’il en jouisse à la descente, dans une vallée déjà riante, non loin de Bagnères-de-Luchon, près d’une antique chapelle : Je m’arrêtai un moment devant cette chapelle, frappé de la magnificence du paysage qui l’entoure : le soleil voisin de son coucher y répandait ce charme qui naît de l’approche du soir. […] Au soir d’une journée si pénible, il était doux de voir la nature rentrer dans l’ombre qui nous invitait au repos, et d’en jouir un moment sur les restes de ces structures guerrières que la paix livre à la destruction.
Bonnières est allé à Poitiers pour acheter des cordes de luth pour vous ; il sera à ce soir de retour… Mon cœur, souvenez-vous toujours de Petiot. […] Elle n’a pas à se plaindre pourtant et n’a rien à envier même à la belle Gabrielle, au moins si l’on en juge, comme aime à le faire la postérité, au point de vue poétique et littéraire ; car assurément la plus ravissante lettre de Henri, la plus développée et la plus épanouie, celle où il se montre le mieux à nous dans un intervalle de paix pastorale et tendre et de repos, lui est adressée ; c’est la lettre où il lui décrit le pays de Marans sur la Sèvre Niortaise ; la voici, — voici ce coin de paysage délicieux : J’arrivai hier soir de Marans, où j’étais allé pour pourvoir à la garde d’icelui. […] Je lis tous les soirs votre lettre.