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160. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

Ayant assumé de vous entretenir ce soir, je me suis enquis, voilà quelques jours, d’un thème de conversation. […] Passe-temps facile à moi, agréable à vous, renouvelé des soirs pacifiques de la salle des Capucines et du feuilleton-parlé ? […] Sans doute il est déjà flatteur d’être imprimé, mais qui est imprimé n’est pas nécessairement lu, et l’esthète qui écrit de littérature au Courrier du Soir, par exemple, ou à La Presse, se peut froisser à la longue de constater qu’on n’achète sa feuille que pour y lire les résultats du sport et les derniers cours de la Petite Bourse, et peut éprouver l’incompressible besoin de confier à une centaine de personnes, dûment enfermées et obligées d’écouter la conception personnelle et distinguée qu’il s’est faite du théâtre de Victor Hugo ou de la musique de Verdi.

161. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

Les rossignols sont les oiseaux des soirs. […] Quand, le soir, au ciel vous voyez Tant de poussières argentées, Pensez-vous aux rayons noyés Dans ces nébuleuses lactées ? […] Jamais, dans son manteau, pour éviter les rhumes Un lakiste, enivré de tempête et de brumes,            Près de toi n’est venu s’asseoir, Et n’a, d’une élégie au crayon bien écrite, Effeuillé sa douleur comme une marguerite,            En attendant le thé du soir.

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